Orthophoniste

Diplômée en 2004, j’ai exercé en cabinet libéral et en CMPP.

Je travaille actuellement dans une école maternelle, au sein d’une Unité d’Enseignement Maternelle Autisme.

L’orthophonie de communication me passionne.

Réussir à entrer en communication avec une autre personne, quels que soient les obstacles, est gratifiant et enthousiasmant.

Sur cette page, je souhaite partager mon expérience d’orthophoniste afin de répondre aux questions que peuvent se poser les parents.

Ma réponse : un grand NON et un petit oui.

NON 

Il est déconseillé de faire répéter à un enfant un mot qu’il a mal prononcé au milieu d’une conversation, même si cela part d’une bonne intention pour le faire progresser.

Pourquoi ?

3 raisons

1 – Interrompre une conversation pour faire répéter à l’enfant quelque chose qu’il a mal prononcé coupe la communication. Et la communication doit toujours rester la priorité. Finalement, le langage parlé n’est qu’un moyen comme un autre de communiquer. L’important, c’est que le message passe, peu importe comment.

2 – Couper la conversation pour le faire répéter donne l’impression à l’enfant que ce qu’il a à dire est moins important que la façon dont il le dit. Cela peut être blessant. Pour vous mettre à sa place, imaginez que vous tentez de bargouiner quelque chose dans une langue étrangère et que votre interlocuteur vous reprend en permanence sur la prononciation au lieu de vous répondre …

3 – Dans certains cas, l’enfant a de réelles difficultés à parler et il en a conscience. Ses parents s’inquiètent et il le ressent. Lui faire répéter les mots mal prononcés augmente la pression sur ses épaules et tout se focalise sur sa prononciation. Cela peut entraîner un blocage : certains enfants finissent par éviter de parler.

Comment faire, alors ?

La reformulation par l’adulte

Comme souvent lorsqu’il s’agit de s’occuper des enfants, c’est aux adultes de faire le travail. Eh oui !

Lorsqu’un enfant prononce mal une phrase, l’adulte va la reformuler correctement, de façon légère, sans ton de reproche et continuer la conversation comme si de rien n’était.

Voici un exemple de conversation entre un petit bonhomme et un grand adulte :

Petit bonhomme : « ai sai tomber ma oiture »

Grand Adulte : « Oh ! Tu as fait tomber ta voiture ? »

Petit bonhomme : « oui, pa terre »

Grand Adulte : « par terre ? »

et ainsi de suite …

Avec la reformulation par l’adulte, la communication n’est pas interrompue et la pression n’est pas mise sur la prononciation de l’enfant.

 

L’autre véritable avantage de la reformulation par l’adulte, c’est qu’elle donne un rétro-contrôle à l’enfant (on l’appelle aussi « feed-back ») :

1 – l’enfant entend la bonne forme des mots, ce qui lui permet de comparer avec ce qu’il vient de dire et d’ajuster petit à petit sa prononciation, dans la mesure de ses moyens.

2 – l’enfant entend ce que l’adulte a compris, ce qui lui permet de corriger si l’adulte a compris de travers.

 

Lorsque les adultes prennent l’habitude de reformuler, les enfants finissent très souvent par répéter spontanément les phrases, sans même qu’on le leur demande.

oui

Cela reste intéressant de faire répéter des mots à l’enfant pour améliorer la prononciation mais le mieux est de le faire à un autre moment, en dehors d’une situation de communication.

L’idéal est de travailler 5 minutes maximum, une fois par jour.

Tout au long de la journée, vous pouvez faire une liste avec les mots mal prononcés. Ensuite, vous trouvez un moment pour les travailler avec l’enfant.

En général, lorsqu’on s’amuse, le travail est plus efficace. On peut, par exemple :

  • se lancer un ballon ou une balle à chaque fois qu’un mot est répété.
  • Faire des bulles à l’enfant à chaque 2 à 3 mots répétés.
  • Faire tourner une toupie à chaque 2 à 3 mots répétés.
  • On peut donner à l’enfant une pièce d’un jeu à chaque 1 ou 2 mots répétés. Il complète le jeu au fur et à mesure : pièces de tour de billes, pièces de puzzle, dominos à faire tomber…(En fonction des capacités d’attention de l’enfant, on peut lui demander de stocker les pièces et de jouer seulement à la fin de l’exercice ou bien le laisser jouer en même temps qu’il répète les mots. Il faut tester ce qui est le plus efficace).

Attention : Parfois, l’enfant n’arrive pas à répéter le mot correctement. C’est qu’il ne le peut pas encore. Au bout de 2 essais, passez à un autre mot. Il est important de ne pas mettre la pression sur la prononciation, pour éviter les blocages.

Dois-je faire répéter mon enfant lorsqu'il prononce mal un mot ?

Pourquoi ?

Les tout-petits comprennent le langage bien avant de pouvoir parler. Parler demande des compétences motrices très fines au niveau de la bouche et du visage. L’enfant babille longtemps avant de pouvoir dire son premier mot.

Pendant ce temps, il aimerait parfois pouvoir se faire comprendre et ne le peut pas, ce qui peut entraîner des frustrations.

D’où l’idée d’utiliser des signes. En effet, il est plus simple de contrôler sa main pour faire un signe que d’articuler un mot. Les bébés peuvent donc y parvenir un peu plus tôt et exprimer leurs besoins.

L’autre avantage principal des signes, lorsqu’ils sont accompagnés de la parole, c’est qu’ils soutiennent le développement du langage.

Les parents parlent en même temps qu’ils signent. Les enfants vont eux aussi essayer de parler en même temps. La parole sera inintelligible au début mais grâce aux signes, les parents pourront deviner ce que l’enfant veut dire et l’enfant sera donc encouragé dans cette voie. L’enfant va au début développer beaucoup plus de signes que de mots parlés mais, passé une cinquantaine de signes ou mots, la tendance va s’inverser et ce sont les mots parlés qui vont prendre le dessus jusqu’à supplanter complètement les signes.

Et le dernier avantage d’utiliser des signes avec son bébé ? La joie ! La joie de communiquer avec son tout-petit et d’avoir une première idée de ce qui se passe dans sa petite tête. La joie de le voir déformer les signes comme il déforme les mots ! 

C’est très mignon !

Comment ?

Ce sont les parents qui vont utiliser les signes, toujours associés à la parole.

On ne demande pas à un bébé d’imiter les signes, tout comme on ne lui demanderait pas de répéter un mot. Le bébé fera son premier signe quand il sera prêt, et ça peut prendre des mois.

Il est possible de commencer à faire des signes à son bébé dès ses 3-4 mois, quand il commence à regarder les visages. De manière générale, il est conseillé de commencer entre 6 mois et 1 an.

Au début, il vaut mieux utiliser 1 ou 2 signes, toujours les mêmes. Par exemple : « tétée » et « couche ».

Ensuite, quand l’enfant commence à signer lui-même ou à montrer de l’intérêt, il faut introduire les signes dont vous avez besoin tous les jours.

Où trouver les signes ?

D’habitude, on utilise des signes tirés de la LSF (Langue des Signes Française) ou des signes qui ont été adaptés aux bébés. Comme il y a de nombreuses variantes pour chaque signe, le mieux est de choisir ceux qui vous conviennent le mieux, en cohérence avec les signes utilisés à la crèche ou chez la nounou.

Il existe des formations et de nombreux livres pour apprendre à signer avec son bébé. Ce sont des outils intéressants car il est utile d’apprendre par cœur un stock de signes au début.

Ensuite, au fur et à mesure des besoins, il faudra aller chercher des signes sur internet pour compléter le vocabulaire familial.

Si votre enfant est fan de chauves-souris et adore manger du beurre, vous aurez forcément un peu plus de boulot que s’il aime les chats et le chocolat …

Parmi tous les livres existants, vous en trouverez un dont je suis l’auteur. Il s’appelle « Mon imagier pour apprendre à signer », aux éditions Bordas.

Le concept du livre par du constat que, malgré l’envie, les parents ne trouvent pas toujours le temps d’étudier pour apprendre les signes. Face à cette difficulté, j’ai imaginé un livre qui facilite l’apprentissage des signes par les parents.

J’ai d’abord fait une sélection de 50 signes utiles au quotidien. J’ai ensuite inventé 5 petites histoires pour tout-petits dans lesquelles j’ai intégré ces 50 signes.

Les parents lisent les histoires à leur enfant, en s’accompagnant de signes. Chaque fois qu’ils lisent les histoires, ils s’entraînent et retiennent plus facilement les signes qu’ils pourront alors réutiliser dans leur quotidien. Les enfants, eux, découvrent tout doucement ces signes.

 

Pourquoi et comment utiliser des signes avec mon enfant ?

Le cercle vicieux des troubles d’apprentissage de la lecture :

Prenons un enfant qui a des difficultés pour apprendre à lire. Appelons-le Camille. Là où d’autres seront capables de lire un livre au bout d’un ou deux ans d’apprentissage, Camille va mettre des années à être à l’aise.

Pendant ce temps, ses copains lisent des livres de plus en plus longs. Un beau jour, Camille réussit à lire un livre entier et… ne comprend rien.

En effet, certaines études ont affirmé qu’il fallait comprendre 95% des mots d’un texte pour réussir à le comprendre correctement. Or Camille ne comprend pas 95% des mots, Camille en comprend beaucoup moins.

Pourquoi ?

Lorsque nous sommes petits, nous apprenons à parler en nous appuyant sur le langage parlé par notre entourage et sur le langage entendu dans notre environnement. Notre vocabulaire s’enrichit peu à peu, jusqu’à atteindre un palier.

Qu’est-ce que c’est que ce palier ? En réalité, tous les mots de la langue ne se trouvent pas dans le langage parlé. Une grande partie des mots ne peuvent se rencontrer que dans le langage écrit. Il faut donc lire pour les découvrir, les croiser, les recroiser, deviner leur signification par le contexte et finir par les retenir.

Au fur et à mesure des lectures, le vocabulaire s’enrichit et le lecteur peut progressivement passer à des livres plus compliqués. Tant qu’il connaît environ 95% des mots, il réussira à comprendre le livre et devinera le sens des mots nouveaux. C’est un cercle vertueux. Plus une personne lit, plus son vocabulaire s’enrichit et plus elle peut lire des livres qui lui permettront de découvrir du vocabulaire nouveau.

 

Notre Camille n’a pas eu l’occasion de commencer par des livres faciles. A l’époque où ses amis lisaient leurs premiers livres, Camille arrivait difficilement à déchiffrer des phrases. Camille a progressé et est maintenant capable de lire plusieurs pages. Au collège, Camille doit lire un livre en classe. Théoriquement, elle devrait y arriver. Mais ça ne fonctionne pas. Elle ne comprend rien.

Son vocabulaire est resté bloqué au palier du langage parlé. Il faudrait reprendre tout depuis le début, lire des livres destinés à des enfants beaucoup plus jeunes que Camille. C’est ennuyeux et démotivant.

Comment faire ?

 Depuis quelques années, les audiolivres sont devenus communs. Or les audiolivres sont du langage écrit qui peut être écouté !

Dès qu’un enfant montre des difficultés à apprendre à lire, il faudrait qu’il commence à écouter aussitôt des audiolivres, adaptés à son âge, évidemment. Pas besoin d’essayer de suivre des yeux sur le livre en même temps, c’est même contre-productif ! Le principe est que l’enfant éprouve le même plaisir que ses copains qui lisent. Il va pouvoir découvrir du nouveau vocabulaire et suivre la même progression dans la difficulté que ses copains. S’il connaît 95% des mots d’un audiolivre, il pourra deviner le sens des autres mots. Son vocabulaire continuera à s’enrichir tout au long des années qui lui seront nécessaires à apprendre à lire. Et le jour où il pourra enfin lire un livre, il pourra aussi le comprendre.

Comment écouter un audiolivre ?

Le mieux pour focaliser son attention sur un audiolivre est de s’occuper les mains en même temps, avec une tâche ne demandant pas de concentration : coloriage, peinture, découpage-collage, couture, tricot, scoubidous, bracelets brésiliens…

Essayez au maximum d’éviter l’usage du casque. Les oreilles supportent mal l’écoute prolongée au casque. Le casque est à éviter encore plus dans les transports : en effet, il faut tellement augmenter le volume sonore pour dépasser le bruit ambiant que les oreilles peuvent s’abîmer.

En voiture, privilégiez l’écoute avec les enceintes de la voiture, si c’est possible.

Comment trouver des audiolivres ?

Il existe des audiolivres en CD, en MP3, en achats sur internet, avec des applications, des abonnements mensuels. Les audiolivres représentent un coût important. L’alternative est d’écouter des podcasts : il existe de nombreux podcasts gratuits sur le site de Radio France : des histoires racontées et des documentaires.

Difficultés en lecture :

Le super-pouvoir des audiolivres (et des podcasts)

Mon enfant tarde à parler. Que puis-je faire pour l’aider ?

Ma réponse d’orthophoniste : Jouez !

Et surtout : Jouez à faire semblant !

Pourquoi ?

Le langage et le jeu de faire semblant sont liés. Le développement de l’un entraîne le développement de l’autre, et ainsi de suite. C’est un cercle vertueux.

Tout démarre entre 1 et 2 ans : les enfants commencent à dire leurs premiers mots et à pouvoir jouer à faire semblant.

Le développement du jeu de faire semblant

Dans les premiers jeux de faire semblant, l’enfant est l’acteur, il incarne lui-même le personnage du jeu. Cela commence par des actions toutes simples : faire semblant de boire, de dormir, de se coiffer. Puis les jeux se complexifient : s’occuper d’une poupée, jouer à la marchande, jouer à la maîtresse. Cela s’appelle le jeu d’imitation sociale.

Ensuite, l’enfant n’est plus acteur du jeu, il utilise des personnages qu’il fait vivre dans son jeu. Il a acquis le symbole : le jeu s’appelle alors le jeu symbolique.

Le développement du langage

Au début, l’enfant prononce seulement quelques mots. Ces mots sont déformés et un même mot peut être utilisé pour parler de plusieurs choses complètement différentes. 

L’enfant enrichit son vocabulaire petit à petit jusqu’à atteindre une cinquantaine de mots.

Une fois ce seuil de cinquante mots atteint, l’enrichissement du vocabulaire connaît une accélération. Alors que l’enfant apprenait 3 ou 4 nouveaux mots par semaine, il devient à présent capable d’apprendre à 4 à 10 nouveaux mots par jour ! La progression est impressionnante. Cette période s’appelle l’explosion lexicale.

Plus tard, l’enfant commence à associer 2 mots. Il utilise quelques verbes et enfin des adjectifs, des adverbes, des propositions…

Les phrases s’allongent, s’allongent, s’allongent. Souvent la prononciation se détériore un peu à ce moment-là : on ne peut pas tout faire en même temps ! Une fois que l’enfant devient à l’aise pour construire des phrases longues, la prononciation recommence à s’améliorer.

Jeu de faire semblant et langage : un cercle vertueux.

Le jeu de faire semblant et le langage sont liés. Tous les deux correspondent au développement du « Symbole ».

Le « Mot » symbolise un concept, « Faire semblant » symbolise une action.

Le jeu de faire semblant s’accompagne de langage. Lorsqu’un enfant joue à faire semblant, il parle, il découvre de nouveaux mots en contexte avec ses partenaires de jeu, son langage s’enrichit.

Lorsque le langage s’enrichit, le jeu de faire semblant peut devenir plus riche et plus complexe, il se développe.

Ainsi, les progrès en langage enrichissent le jeu de faire semblant et l’enrichissement du jeu de faire semblant accélère le développement du langage.

Quels jouets ?

Les jeux classiques pour jouer à faire semblant sont la dînette, les poupées avec des accessoires, la marchande, la mallette du docteur, le téléphone (en jouet) …

Une fois que l’enfant arrive à jouer avec des personnages : les playmobils (playmobils 123 pour les petits et les enfants qui ont des difficultés motrices), les lego (en mode jeu, après avoir construit), les peluches, les marionnettes, des figurines …

Avertissement dans le cas de l’autisme

La plupart des enfants autistes n’éprouvent aucun plaisir à jouer à faire semblant et n’y accorde pas d’intérêt. Si c’est le cas de votre enfant, ce ne sera pas par l’intermédiaire du jeu de faire semblant que nous passerons prioritairement pour l’amener à parler.

Cependant, il peut être intéressant d’essayer car certains enfants autistes apprécient quand même. Commencez alors par des actions toutes simples avec des accessoires : dormir, boire, pleurer, manger, téléphoner … Ou essayez avec ses jouets de prédilection, s’il en a (voitures, animaux…).

Trouver le temps de jouer

Il est difficile de trouver le temps de jouer dans une journée. Il faut sortir les jouets puis les ranger. Le jeu dure souvent longtemps.

Utiliser un minuteur pour prévenir l’enfant de la fin du jeu peut être une solution pour gérer la frustration et éviter que le temps de jeu ne soit trop long pour vous.

Avec ma casquette d’auteur de matériel pédagogique, j’ai réfléchi à ce problème de manque de temps. J’ai alors imaginé un livre pour remplacer les jouets.

Ce livre est édité chez Bordas et est à destination des tout-petits. Il s’appelle « Mon imagier pour jouer à faire semblant ».

Chaque image du livre invite à faire semblant. Quand on n’a pas le temps de sortir des jouets, le livre est une solution. Il permet de développer le langage par l’intermédiaire du jeu de faire semblant.

Apprendre à parler :

Le Jeu de Faire Semblant

L’importance de la lecture est à présent connue de tous.

Toute notre société est basée sur le langage écrit. Savoir lire est nécessaire pour naviguer dans la vie.

Lorsqu’on est enfant, la lecture permet l’enrichissement du vocabulaire et des constructions de phrases. Elle permet d’accéder aux apprentissages scolaires.

Lorsqu’on est adulte, la lecture ouvre l’accès à tout un univers de connaissances et d’enrichissement personnel.

Mais lire s’apprend : Il faut lire beaucoup pour maîtriser la lecture.

Souvent, les parents s’inquiètent quand leurs enfants lisent peu.

Que peut-on faire ?

Lire des livres à ses enfants !

Bon, j’en conviens, ce n’est pas la révélation du siècle…

Tout le monde a l’image de l’histoire du soir, lue par les parents, juste avant le coucher.

Simple mais parfait ! C’est exactement ce qu’il faut faire !

Et c’est tellement bien que nous allons rajouter 3 conseils : faites-le souvent, commencez tôt et continuez longtemps !

Faites-le souvent

Idéalement, il faudrait lire à ses enfants une fois par jour pendant une quinzaine de minutes.

Tout comme le brossage de dents, la douche et les repas, la lecture devrait faire partie du programme de la journée. Pourtant, il est difficile de trouver du temps.

Le mieux est d’en faire un rituel, une habitude quotidienne. Il y a la classique histoire du soir, avant de se coucher, mais vous pouvez aussi lire des histoires à vos enfants dans les transports en commun, après les devoirs ou même sur les toilettes !

Commencez tôt

La lecture, ça commence dès bébé.

Ce n’est pas intuitif mais lire des livres aux bébés, dès leurs premiers mois, est très bénéfique.

Les enfants développent leur attention, leur compréhension, leur langage et leur empathie.

Et ils apprennent à aimer les livres avant même de pouvoir lire.

Ils associent la lecture avec ce moment privilégié avec leurs parents.

Continuez longtemps

Et voici une autre information qui peut surprendre : 

Le meilleur moyen d’amener un enfant à lire seul, c’est de continuer à lui lire des livres même lorsqu’il sait lire !

On aurait tendance à penser qu’à partir du CP-CE1, il faut encourager l’enfant à lire seul pour qu’il en prenne l’habitude. 

C’est en réalité contre-productif. Les enfants ont souvent tendance à arrêter de lire, tout simplement.

Au contraire, un enfant à qui on continue de lire des livres chaque jour reste exposé au plaisir de la lecture et se dirigera plus facilement vers les livres lorsque ses parents ne seront pas disponibles, ne serait-ce que parce qu’il n’arrive pas à attendre la fin de l’histoire entamée la veille !

D’autres questions ?

Mon tout-petit choisit toujours le même livre

C’est un grand classique. Certains enfants réclament toujours le même livre. 

Ce n’est pas un problème en soi. Vous pouvez le lui relire encore et encore !

Quand vous en avez vraiment assez de « Bibi lapin et ses amis », proposez-lui de choisir un autre livre que vous lirez juste avant « Bibi ». Cela lui permettra de découvrir autre chose…

Lorsqu’il lit seul, mon enfant préfère les BD et les mangas

Qu’à cela ne tienne, les BD et les mangas sont des livres ! Les magazines et les albums aussi.

Au début de ma carrière d’orthophoniste, j’ai rencontré un enfant en difficultés scolaires qui a finalement réussi à apprendre à lire avec une série de mangas. Il y avait peu de texte mais cela le passionnait. 

Lorsque votre enfant lit seul, il est important qu’il puisse choisir ce qui lui fait plaisir. 

Quand vous lui lisez une histoire, vous pouvez lui proposer des romans ou des documentaires qu’il n’aurait pas choisis spontanément, mais gardez à l’esprit que le plaisir de lire passe en premier !

Mon enfant a trop de difficultés en lecture pour réussir à lire seul

La solution est de continuer à lui lire des livres chaque jour tout en lui proposant d’écouter des audiolivres ou des podcasts lorsque vous n’êtes pas disponibles.

Vous trouverez plus d’informations dans l’article : 

Mon enfant préfère jouer aux jeux-vidéos ou regarder sa tablette

Pour être honnête, moi aussi, je préfère regarder mon téléphone que de prendre un livre ! 

La récompense apportée au cerveau par un écran est beaucoup plus puissante et immédiate que celle apportée par un livre. La concurrence est totalement déloyale.

Alors, comment faire ?

C’est tout le problème des écrans et de leur côté addictif.

Si votre enfant est petit, le mieux est d’anticiper en contrôlant fortement l’accès aux écrans dès le début.

La première règle : Pas d’écran avant 3 ans.

Ensuite, l’idéal est de mettre en place un temps d’écran très limité et contrôlé. 

Ce temps d’écran regroupe tous les écrans : téléphone, tablette, télé, console de jeux vidéo, jouets éducatifs …

Par exemple, 30 minutes d’écran le mercredi et 30 minutes d’écran le week-end pour un enfant de 5 ans. 

Pour un enfant plus âgé, le temps d’écran peut être augmenté mais le mieux est de ne pas augmenter le nombre de jours où les écrans sont accessibles.  

En effet, quand il s’agit d’un jour sans écran, l’enfant ne va pas se poser de questions et va s’orienter tout de suite vers d’autres activités. Le jour avec écran, il aura tendance à ne penser qu’à ça et aura du mal à s’occuper en attendant son écran et après l’avoir eu.

Permettre aux enfants de se libérer de cette addiction plusieurs jours par semaine est important.

Si votre enfant a déjà accès à des temps d’écran longs et quotidiens, il faudra entreprendre un long et difficile travail de réduction du temps d’écran et du nombre de jours d’écran, sur plusieurs mois. 

Et comme souvent, les adultes devront commencer par montrer l’exemple, en posant leur téléphone et en éteignant la télé. 

Ils devront également consacrer beaucoup de temps à leurs enfants jusqu’à ce qu’ils redeviennent capables de s’occuper tout seul, sans écran …

L’exposition aux écrans des enfants est un grave problème de santé publique.

Quelques idées de plus :

Les parents sont des modèles

En tant que parents, vous êtes des modèles pour vos enfants. 

Si vous aimez dessiner, votre enfant sera susceptible d’avoir envie de dessiner. 

Si vous jouez de la musique, votre enfant aura probablement envie d’essayer. 

Si vous lisez, il sera plus enclin à prendre un livre.

Les albums et livres dont vous êtes le héros

A mi-chemin entre livre et jeu, ces livres peuvent être motivants pour les enfants

La pause-lecture

Une idée pour encourager la lecture chez les enfants plus grands : 

Vous choisissez un moment dans la semaine où toute la famille fait une pause ensemble au salon pour lire pendant une demi-heure, , par exemple le week-end après le déjeuner. Chacun lit son propre livre dans ce moment partagé.

Comment donner envie de lire ?

La succion est un réflexe archaïque du nourrisson qui lui permet de se nourrir, de s’apaiser et de s’endormir. 

Téter favorise la sécrétion d’endorphine, hormone du bien-être.

Les nourrissons ont un besoin de succion important, or parfois les tétées ou le biberon ne suffisent pas à combler ce besoin. Certains enfants se mettent spontanément à sucer leur pouce ou leurs doigts mais d’autres n’y parviennent pas et manifestent le manque. Il peut alors être utile de leur procurer une tétine.

La tétine est utile jusqu’à environ 1 an. 

Au-delà, le besoin de succion diminue et la tétine sert surtout de moyen d’apaisement.

C’est pourquoi il est important d’éviter de donner la tétine de façon indifférenciée dès que l’enfant pleure. 

Le mieux est de chercher à analyser le besoin qui se cache derrière les pleurs : faim, besoin d’être changé, fatigue, anxiété, prise en compte des émotions…

Lorsque la tétine vient combler un besoin émotionnel, il faut essayer de redonner sa place au contact humain : porter son enfant, le serrer dans ses bras, le rassurer par des paroles, mettre des mots sur ses émotions, lui assurer qu’il est compréhensible qu’il ressente ces émotions …

Les câlins libèrent de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement, qui fait baisser le niveau de stress et apaise. 

Parfois, la tétine est devenue un objet de transition, comme un doudou. Il faudra essayer de la remplacer par un doudou plus approprié, comme une peluche ou un morceau de tissu.

Dans l’idéal, la tétine devrait être réservée aux moments de grande fatigue qui précède l’endormissement.  

Attention à la tétine !

Parler avec la tétine dans la bouche

En tant qu’orthophoniste, forcément, cela me préoccupe lorsque je vois un enfant parler avec une tétine dans la bouche. Certains sons ne sont pas possibles à prononcer avec la tétine. 

L’enfant va faire passer l’air sur le côté de la bouche pour y parvenir et prendre de mauvaises habitudes très difficiles à modifier par la suite, même avec une rééducation orthophonique. 

Un schlintement, comme celui d’Isabelle Mergault, peut en être une conséquence.

Demander à l’enfant d’enlever sa tétine chaque fois qu’il veut parler est compliqué, répétitif, et induit des tensions. 

Le mieux est de décider qu’en journée, la tétine restera dans le lit ou dans un endroit spécialement prévu. 

Elle ne sera ressortie que si l’enfant en a vraiment besoin.

Les déformations de la dentition

Alors que le pouce a mauvaise réputation, il déforme parfois moins les dents que la tétine. 

En effet, on a beau se procurer la tétine la plus physiologique possible, elle déformera toujours le palais si elle est utilisée à longueur de journée. 

Et c’est bien cela qui fait la différence : un enfant a besoin de ses mains pour jouer, il doit donc arrêter de sucer son pouce régulièrement, ce qui n’est pas nécessaire avec la tétine. 

De plus, nous parents, avons tendance à leur mettre la tétine en bouche dès que nos enfants commencent à manifester de l’inconfort, ce que nous ne pouvons pas faire avec le pouce.

La durée quotidienne de l’usage de la tétine influe sur la déformation du palais et de la future dentition. Il est donc très important de limiter le temps d’usage de la tétine.

Le doudou accroché à la tétine

Doudou et tétine. Il est parfois pratique d’accrocher tout ce petit monde ensemble pour ne plus courir après en permanence. Les enfants sucent donc leur tétine à laquelle est suspendu leur doudou. 

Pratique mais… ça pèse ! 

La déformation du palais et de la dentition s’amplifie.

Attention donc à ne rien accrocher à la tétine pour limiter la casse…